• La dérive

    La dérive

     

    T'en avais déjà plein les bras,

    Quand j'suis arrivée dans ta vie.

    T'as laissé la dame d'en bas,

    Me déposer dans mon lit. 

    Le doc nous a sauvées toutes les deux, 

    Quel exploit extraordinaire. 

    T'aurais préférer fermer les yeux,

    Et quitter cette terre.

     

    Les mois passaient,

    Tu faisais de ton mieux.

    Mais rien n'y faisait,

    Même quand tu priais Dieu.

    Tu ne savais plus quoi faire,

    Pour tes enfants.

    Où est ce père,

    Qui ne passe que de temps en temps.

     

    Un soir, dans le silence de la nuit,

    C'est la course contre la mort.

    La sirène qui au loin s'enfuit,

    Fait trembler mon petit corps.

    Je ne suis qu'un petit bébé,

    Ma maman est trop loin.

    Alors d'autres bras vont me bercer,

    J'en ai tant besoin.

     

    Un long mois s'est écoulé,

    Et tu es revenue à la maison.

    Tu devais beaucoup te reposer,

    Pour retrouver la guérison.

    Le curé est venu souvent te voir,

    Il te parlait tout bas, en chuchotant.

    Il te redonnait espoir,

    de sauver tes enfants.

     

    Avec ton accord, nous sommes tous partis,

    Dans une grande bâtisse de ciment.

    C'était pas pour la vie,

    Juste pour un moment.

    Le temps que tu guérisses,

    Et que tu redeviennes notre maman.

     

     

    Je ne t'ai revue que trente ans plus tard!